#Breuvages #LaUne

Vin vegan, un pléonasme ?

Depuis peu, un nouvel arrivant s’est introduit dans nos rayons boissons: le vin vegan. Mais comment pourrait-il même en être autrement ? Gare au bon sens. Certes, le vin est issu de la vigne et est par conséquence un produit d’origine végétale. Selon le processus de fabrication, il arrive pourtant que des composés d’origine animale soient ajoutés aux raisins pressés. Une pratique à laquelle se refusent les producteurs de vin vegan.

L’albumine, la molécule animale en eaux troubles 

Lorsque l’on pense vin, on pense rarement blanc d’oeuf, colle de poisson ou encore gélatine de porc. Pourtant, pour procéder à l’élimination des levures et des résidus en suspension dans le vin, certains vignerons ont recours à la pratique du collage, qui consiste à ajouter de l’albumine, pour s’en débarrasser. Et comme l’albumine est obtenue à partir de molécules animales, de nombreux vins finissent pas contenir des traces de composés d’origine animale. Jusqu’au début du XXe siècle, on utilisait même du sang frais de boeuf, désormais strictement proscrit.

V comme Vegan

Si un vin collé traditionnellement contient donc bel et bien des molécules animales, un vin qui ne pratique pas le collage est en revanche garanti 100% d’origine végétale. Il en va de même pour les vins collés avec des molécules végétales comme la farine de pois. Mais où les choses se compliquent, c’est que tous les vins non-collés ou collés avec des dérivés végétaux ne sont pas nécessairement labelisés vegan. Pour obtenir le précieux sésame, tout est une question de certification. Avec des contraintes plus ou moins strictes en fonction de l’autorité certifiante.

Par exemple, pour obtenir le précieux label européen « V », il faut non seulement que le produit fini consommé soit entièrement exempt de particules animales, mais aussi que nos amies les bêtes soient exclues de l’ensemble du processus de production. Exit donc l’utilisation du fumier sur le pied des vignes comme le labour à cheval, pourtant si cher aux viticulteurs en bio-dynamie. Fidèle aux principes vegans, le label V rejette toute forme d’exploitation animale, en ce compris dans le travail. Toutes les autorités certifiantes ne vont pourtant pas si loin. En France, la démarche se focalise plus sur le produit que sur le processus.

Le vin vegan, pur produit marketing ?

Aujourd’hui, il est possible de produire un vin vegan sans être certifié bio. Et vice-versa. De quoi en perdre son latin. Poussé par des logiques de rentabilité, un producteur certifié vegan peut par exemple choisir de recourir à des engrais chimiques et autres produits industriels, souvent aux antipodes de la démarche originelle. Mais avant de trop vite condamner la certification vegan sur l’autel du marketing cynique, il convient de reconnaître que la logique s’inscrit en phase avec une tendance lourde chez les viticulteurs, qui cherchent de plus en plus à faire la transparence sur les produits qu’ils proposent. Qu’ils soient collés ou non.

 

 

Vous aimerez également

Pas de commentaires

Poster un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.