Tout qui a déjà eu la chance de voyager à New-York sait que les restaurants chinois sont indissociables du paysage. Présents à tous les coins de rue, ils proposent une cuisine rapide, bon marché et authentique… Mais le dernier arrivé dans le paysage food de la ville suscite la polémique.
C’est que Lucky Lee’s a pris un parti pris aussi dangereux qu’un wok rempli d’huile bouillante en se positionnant d’emblée comme un restaurant « clean » de cuisine sino-américaine saine. Ou comment faire d’une pierre, deux vexations, en sous-entendant à la fois que la cuisine chinoise servie à Manhattan n’est pas bonne pour la santé, mais en plus, qu’elle n’est pas plus « clean » que ça. Dans un post Instagram supprimé depuis, la propriétaire, Arienne Haspel, nutritionniste de son état, avouait s’être sentie mal dans sa peau après avoir mangé un plat de nouilles à emporter, et promettait que chez Lucky Lee’s, cela ne serait pas le cas, puisque les nouilles seraient moins grasses et moins salées. Et une troisième vexation au passage, ses détracteurs ayant vu là une affirmation osée que deux Américains pouvaient préparer une meilleure cuisine asiatique que des Chinois.
Sans glutamate, ni gluten, ni sucres ajoutés, la carte de chez Lucky Lee’s est en effet techniquement plus « saine », mais les accusation de racisme et d’appropriation ethnique sont quant à elles tout sauf clean. D’autant qu’ainsi que l’ont souligné de nombreux commentateurs, la nourriture chinoise n’est en réalité pas « grasse » ou « grossissante », la majorité des plats étant cuits à la vapeur et faisant la part belle aux légumes et aux protéines maigres. Contrairement à la cuisine sino-américaine, qui elle, se compose essentiellement de plats frits ou en sauce, qui n’ont rien de commun avec les recettes chinoises traditionnelles. Autrement dit: pas besoin de les rendre « sains » il suffit simplement de ne pas les proposer au menu.
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