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La route du whisky – chapitre 1 // Single malt

single malt

Un single malt pour les gouverner tous

En route vers l’île d’Islay, célèbre pour ses Single Malts puissamment tourbés, c’est à Inverary que j’ai fait, un peu par hasard, mes premières classes en matière de whiskies. Discret, ce petit village typique du Sud-Ouest de l’Ecosse aux maisons blanchies à la chaux et aux toits d’ardoise a en effet la particularité d’abriter une des plus célèbres boutiques de whiskies d’Ecosse : l’établissement Loch Fine Whiskies. Poussant ma chance, j’ai décidé d’en pousser la porte.

single malt loch fyne whiskiesAu départ, je cherchais quelque chose d’unique, qui puisse épater une fois de retour au pays. Naïvement, j’ai donc demandé au patron quel était son whisky préféré, tout en précisant au passage que la bouteille de Balvenie 50 yo. à £ 26.500, c’était un peu hors budget.

Affectueusement, mais non sans une certaine superbe, celui-ci m’a répondu que les Single Malts, c’est un peu comme les enfants d’une famille. Bien qu’ils soient tous différents, on les aime également. Belle leçon d’humilité, mais niveau whisky, je n’étais toujours pas plus avancé.

Face à mon désarroi, le vendeur, beau joueur, m’explique alors que les whiskies écossais peuvent être classés en quatre familles, selon qu’ils sont fumés ou délicats, légers ou riches. Une fois croisées, ces caractéristiques donnent une carte des goûts, véritable indispensable pour tout connaisseur.

A l’apéro, mon guide improvisé m’explique qu’on préfère par exemple un whisky léger et sec, tandis qu’un whisky riche, aux notes de miel et de sherry, s’impose davantage en fin de repas. De même, ceux qui recherchent des sensations fortes privilégieront généralement les whiskies fumés, voire séchés à la tourbe, qui leur donne un léger goût caractéristique de caoutchouc brûlé et de phénol. Inversement, plus on privilégie le raffinement à la puissance, plus on préféra des whiskies délicats.

Bref, un peu perdu par le fort accent de mon hôte et par les centaines de bouteilles qui occupent les étagères, j’en retiens qu’il existe quatre famille de whiskies: légers et fumés, fumés et riches, riches et délicats et délicats et légers. Me voilà un peu moins bête. Je m’accroche et je persiste.

single malt whiskies map

Alors que la conversation se prolonge – c’est qu’il n’y a pas grand monde à Inveraray – mon mentor en vient même à me livrer quelques astuces personnelles. Pour lui, ces conseils sont l’évidence même. Moi, je bois ses paroles, tandis que celui-ci, passionné, remplit mon verre, dégustation oblige.

twb_glencairnTout d’abord, mon guide est catégorique. Autant ranger tout de suite au placard le grand verre carré que l’on voit dans tous les films américains. Pour faire la part belle aux saveurs d’un bon single malt, on privilégiera un verre tulipe, qui se referme dans sa hauteur en vue de concentrer les arômes. Mieux encore, on utilisera un Glen Cairn, « le » verre a whisky par excellence. Fermé dans le haut, sa base solide assure sa robustesse, indispensable pour passer le cap des nuits agités dans les pubs de la région.

De même, mon guide bannit aussi la glace, car l’action du froid inhibe les parfums. Toutefois, si un bon whisky se boit sec, il est autorisé d’y ajouter un peu d’eau, pour en diminuer la teneur en alcool quand celle-ci se révèle trop forte.

Enfin – et c’est sans doute là son conseil le plus sincère – c’est le plaisir qu’il procure qui fait d’un single malt qu’il est bon et en la matière, chacun est maître à bord.

En bon professeur, le vendeur de chez Loch Fine ne s’est pas positionné. Passionné, il m’a presque convaincu. Mais la vérité, c’est que j’aime les whiskies tourbés. Lagavulin, Caol Ila, Laphroaig … Il est décidément temps de reprendre ma route vers l’île d’Islay.

 

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